vendredi 13 janvier 2012

Un 2e article sérieux de suite....bin oui toué ! Faut ce qui faut

Un troussage de domestique

Je termine la lecture d’Un troussage de domestique, un recueil de textes coordonné par Christine Delphy au sujet du viol (on a des preuves même si le juge a décidé de libérer DSK) de Nafissatou Diallo par DSK.

Pour Delphy, cette «affaire» aurait pu n’être qu’une rumeur que ça aurait eu le même effet. La justice américaine n’ayant encore rien décidé au moment d’aller sous presse, les auteures explorent le plan symbolique : questions de genre, de classe sociale, d’origine culturelle et j’ajouterais de génération (Diallo a 30 ans de moins que DSK).

Les acteurs de cette histoire sont stéréotypés: un homme influent, une épouse « parfaite » au service du grand homme, sacrifiant pour lui carrière et fortune personnelle et à qui elle pardonne ce qu’elle appelle ses «frasques». Va-t-elle être canonisée après sa mort ? Je me le demande. « Il est clair pour les médias et une partie de la classe politique française que la femme victime de l’« affaire DSK » c’est d’abord Anne Sinclair. » ajoute Sophie Courval dans le livre.

Est-ce que, depuis la Grèce Antique, dès qu’un homme entre en contact avec une femme, cette dernière risque d’être l’objet de harcèlement ou de viol?

Qu’est-ce qui a changé? Les lois bien sûr, mais certains se pensent au-dessus de la loi et c’est ancré dans la culture «frônçaise».

Ce livre s’attarde surtout sur le discours qui taxe de puritanisme tout effort de dénoncer la violence sexuelle. Comme si une jeune femme de couleur de couleur de classe inférieure devrait se sentir honorée d’être agressée par un Tout-puissant de la caste des grands de ce monde. Un blanc, 30 ans de plus qu’elle, l’allure d’un chimpanzé (je ne me gênerai pas pour le dire), ouh la chanceuse !

Si l’homme vient de Mars et la femme de Vénus, les Américains et les Français vivent sur 2 planètes différentes.

Si pour les premiers le puritanisme semble prévaloir, pour les seconds, il y a un certain «glamour» à tripoter une femme. Claire Levenson, cite une correspondante du NYT à Paris, Elaine Sciolino (1) rappelant une interview avec Valéry Giscard d’Estaing qui avait touché brièvement mais à deux reprises les fesses de son assistante. Imaginez un Bush ou un Obama faire le même geste? Ce serait leur mort politique, assurément.

Dommage que les Françaises aient intégré (pas toutes, on s’entend) ce genre de machisme comme étant normal, alors que c’est du harcèlement pur et simple.

J’ai la pensée suivante en lisant le livre : même si cette agression n’aurait pas dû avoir lieu, si c’était arrivé en France, ça aurait passé sous silence. Les féministes ont été obligées de se demander si autant d’années de féminisme avaient servi à quelque chose! À entendre les défenseurs de DSK, une «baise» légèrement forcée est normale et même secrètement désirée de la part des femmes. Pour eux et elles, il n’y a qu’une personne dans cette affaire, plus un simple accessoire (Nafissatou Diallo). On en a entendu des vertes et des pas mûres : la vision de DSK menotté aux infos en ont même amené certainEs à décrire celui-ci comme la victime. Victime ? De qui, de lui-même ? Oui, ils l’ont dit.

Alors, les avancées féministes en France… de la Kamelott?

Sera-t-il toujours normal pour les dirigeants français d’avoir des maîtresses, comme au temps du roi Arthur? Les femmes de ces « grands » sont-elles condamnées à être des Guenièvre? Je trouve qu’elles ont enduré beaucoup de tricherie et/ou flirt de la part de leur mari. Certaines sont parties (Cécilia Sarkozy), d’autres sont restées – Bernadette Chirac, notamment. Pauvre Bernadette.

Cette AFFAIRE entraînera-t-elle des avancées sur les relations de genre ou caste… ou sera-ce le contraire?

J’ai peu d’espoir car les gens ont la mémoire courte.

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